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La boucle d'Ha Giang en moto!

Notre prochaine étape Vietnamienne, c'est la province d'Ha Giang, située au Nord Est du Vietnam. Il n'y a pas de trajet direct depuis Sapa, donc nous faisons une halte dans la ville de Lao Cai, pour reprendre un bus au petit matin. Nous sommes alors à 3km de la frontière chinoise, et on en ressent les influences dans les bâtiments. À noter que cette ville a été rasée lors de l'invasion chinoise en 1979, et la frontière n'est ré-ouverte que depuis 1993.

On a pas prit de photo... ce genre d'endroit où ça ne nous traverse même pas l'esprit en fait. Non, franchement, c'était vraiment pas beau! Comme à Sapa, certains vietnamiens sont assez durs dans les échanges, ils se braquent rapidement quand on veut négocier, et leur visage est fermé. Ajouter à ça que l'anglais est inexistant, c'est difficile de communiquer et d'avoir un ressenti positif. Bref, le bus nous dépote sur sa route, on traverse toute la ville à pied, et on se pose dans un hôtel. Hasard un peu truqué puisque les guides conseillent tous les mêmes lieux, nous retrouvons Alexis et Coline dans le même hôtel, même dans la chambre d'à côté. On savait qu'on se suivait au niveau de l'itinéraire, mais c'est quand même assez drôle. On passe la soirée ensemble, et on se raconte nos aventures à Sapa. Le propriétaire de l'hôtel nous donne l'info, le bus pour Ha giang passera ici au croisement demain matin à 6h00.


Le bus passe bien à l'heure prévu, et le réveil est folklorique!


Remake de cette vidéo postée sur Facebook en direct : il y a une vingtaine de places au total, pas de soute, des colis en carton partout, nos sacs empilés, deux cages à oiseaux, une petite qui a le mal des transports, et des portions de routes vraiment, vraiment mal en point! Ouf, on échappe au serpent vivant dans un sac en coton qu'une dame s'apprête à faire monter avec elle. Remarquez, là ça aurait été vraiment... exotique!

Le trajet est pénible mais on en rigole, et dans tout ça, le super wifi à bord nous sauve. On comprend encore mal comment ça a pu être possible vu l'état du bus, mais croyez nous ça passe le temps pendant 7h00!

Nous quittons Coline et Alexis qui rejoignent des amis pour faire la boucle en moins de temps que nous, et nous louons un 135 automatique en bon état pour environ 8€ la journée. Le loueur est hyper sympa, il nous donne des infos et on laisse une bonne partie de nos affaires chez lui.

Cette boucle, c'est environ 350km en pleine nature, que nous ferons en 2 journées pleines et 2 demi journées.

On vous raconte cette magnifique épopée même si les mots nous manquent. Cette vidéo pour vous mettre en haleine et vous donner le courage de nous lire!



Jour 1 :

Départ vers 15h00 d'Ha Giang, on est un peu fatigués de ce trajet donc on décide de ne faire que 45km. En plus, c'est réellement à partir de là à priori que les paysages seront particulièrement intéressants, alors on veut être en pleine forme. La route est agréable, les couleurs sont belles, et les gens sont contents de nous voir. Nous traversons nos premières rizières vertes, on ne nous a pas menti, elles sont vertes fluo. Les premiers kilomètres nous séduisent déjà. On passe le col de Quan Ba. Nous arrivons à Tam Son, le centre dans lequel la route principale passe n'est pas très sexy. Un coup de Maps me et on repère des homestay un peu plus loin. C'est le moment de savoir ce que notre scooter a dans le ventre, Maps me se foire et nous envoie dans des petits chemins moyennement praticables. Finalement on continue et on rattrape une petite route, qui nous mène à un des fameux Homestay.

Les Homestay au Vietnam on l'air d'être un mode d'hébergement assez répandu. Le principe est simple, des locaux aménagent leur maison pour recevoir des touristes, et on partage le repas tous ensemble le soir, préparé par la maîtresse de maison. Une manière authentique d'aller vers les locaux en les rémunérant pour un service qu'il nous proposent. Nous rencontrons Bernabet et Emma, deux Français en vacances dans le coin. Il est marin, alors on est curieux d'en savoir un peu plus, et ils prévoient peut être de venir s'installer au Vietnam pour 1 ou 2 ans.


On passe une excellente soirée, on se régale, et on a la chance d'être a la table de nos hôtes. Ils ne parlent pas anglais mais les sourires, les gestes et les "cam on", merci en Vietnamien, suffisent. Ah non, on oubliait, l'alcool de riz donne un bon coup de main aussi. Ben et Bernabet se sont bien trouvés, ils jouent le jeu et descendent finalement 3 (petites) bouteilles de ce beverage local, avec les hommes de la table. La preuve que l'hospitalité est naturelle chez eux!


Jour 2 :

Le petit dej est tout aussi sympa, d'ailleurs bonne surprise, l'alcool de riz n'a pas fait trop de ravage! Nous prenons la route pour aller arpenter la suite de notre périple, et il fait grand soleil, chose souvent inhabituelle dans le coin. Aujourd'hui, c'est 100km environ qui nous attendent pour rejoindre la ville de Dong Van. On prend note temps, les paysages sont superbes, et on découvre ces fameux pics calcaires noirs qui jaillissent de la terre comme des plantes. On se pose pour la soirée ici, la journée de demain s'annonce haute en couleurs.


Jour 3 :

La journée commence par le fameux marché dominical de Dong van sous un ciel bleu éclatant. Les marchés, on aime toujours s'y promener mais alors là, on y a carrément passé deux bonnes heures. C'est le rendez-vous de toutes les ethnies alentours. On y trouve énormément de produits bruts alimentaires.

On y trouve aussi des animaux vivants, probablement destinés à être mangés. Dans cette partie du marché, on ressent cette atmosphère de foire, d'enchères. Vu le monde, ces pauvres bêtes sont quand même pas mal affolées, à l'image de ce cochon qu'ils fixent sur le porte bagage d'un scooter. Vous n'avez pas le son, et bien tant mieux! Ce genre de cri vraiment, mais vraiment pas sympa pour les oreilles. Les chiots sont à croquer, on ne préfère pas penser à leur sort, les habitants de la région consomment du chien (et oui, on est proche de la Chine).


Enfin, il y a toute sorte de quincaillerie, mais aussi et surtout des tissus et vêtements traditionnels forts colorés. Ce marché est une véritable palette de couleurs, et les gens sont beaux à regarder. En toute franchise, nos photos ne rendent pas la réalité... Amis photographes, vous n'auriez pas su où donner de la tête entre toutes ces femmes, enfants et hommes aux traits si photogéniques. On a adoré l'authenticité qui se dégageait. C'est un marché pour les locaux, où les touristes assistent, et ça ça change tout.



On prends la route vers 10h30, on a quand même une centaine de kilomètres à faire, en théorie.

Les kilomètres se suivent, la route est superbe puisqu'on longe avec une parfaite visibilité à notre gauche la montagne. On suit gentiment notre plan, jusqu'à arrivée dans un mini village où on met de l'essence en bouteille. On aperçoit une rivière, ni une ni deux on est dans l'eau pour se rafraîchir, il est 13h00 et le soleil commence à taper fort fort!


On remonte sur notre scooter, regarde le plan du loueur et on se rend compte que Maps Me ne nous a pas indiqué le même chemin que lui. Deux solutions s'offrent à nous : soit on refait 20km en arrière, soit on fait confiance à notre téléphone qui nous indique un autre chemin. Allé, y'a pas de raison, au pire on fera demi tour. Oui oui, c'est ce qu'on se dit toujours! C'est là que les hostilités ont vraiment commencées, en avant les histoires! Nous voilà non pas sur cette route mais ce chemin, qui a l'air plutôt bien tracé et praticable. Souvent des petits chemins nous mettent le doute, mais dans les montagnes on ne sait jamais où il mènent. On suit notre instinct, on suit la rivière en contre bas aussi, en général ça mène toujours quelque part. Ouai, en général!


Le fameux chemin devient de plus en plus étroit et le mot défoncé n'est pas encore tout à fait adapté pour décrire son état! A plusieurs reprises, on a le doute sur des petits chemins jusqu'à en avoir un gros. A ce moment Maps Me nous a lâché, il est pommé, on roule depuis 1h30 sur ce chemin, c'est pique nique douille. Pas de maison à l'horizon. On s'avance pendant quelques minutes sur un chemin annexe mais c'est de pire en pire! On reprend le chemin "principal", et on finit par croiser 2 mobylettes à 10min d'intervalle. Hallelujah, il comprennent pas un mot de ce qu'on leur dit mais on indique la plus grosse ville dans notre supposée direction et il ont tous les deux l'air de dire que c'est par là! On se demande quand même ce qu'ils fabriquent ici, en attendant eux savent où ils vont. Regain d'espoir, il est 15h30, on a pas fait tout ce chemin pour rien! Rien n'empêche que c'est toujours aussi bumpy cette affaire, ça commence à sérieusement faire mal aux fesses! On a laissé la crème solaire dans notre gros sac à Ha giang donc on se couvre pour éviter de cuire, comme si on avait pas assez chaud!


À partir de la, les paysages sont vraiment magnifiques avec de belles rizières, et on aperçoit quelques maisons. Un panneau bleu de signalisation est planté là, youpi, retour à la civilisation. Sauf que Maps Me est toujours 3h en arrière, et il ne connaît pas le nom des bleds écris en vietnamien.


On atteint un vrai village, ils nous regardent littéralement comme des extra terrestre, mais on imagine bien qu'ils ne croisent pas beaucoup de touristes ici. On achète de l'eau, une petite dose de sucre et on demande par écrit où et à combien de kilomètres se situe la prochaine ville : 22km, woop woop! Les 2 premiers kilomètres sont une une grosse blague, on se demande si ça va être ça pendant les 20 prochains. Miracle, une route toute neuve bétonnée se dresse devant nous, Ben revit, les fesses de Loulou aussi.


La route est spectaculaire, on en revient pas. On a envie de s'arrêter à toutes les sorties de virage. Un mélange de Corse et d'Argentine, avec la verdure des champs de riz en plus. Il est 17h00 et les couleurs sont superbes. Et dire qu'on aurait jamais vu cette portion de route si on ne s'était pas perdus! Il nous reste 2 bonnes heures sur des routes plutôt correctes. 2 heures de régalade, on est scotchés par ce qu'on voit, et le coucher de soleil dans les montagnes nous offre un merveilleux spectacle. Les rizières sont les plus belles qu'on ai vues jusque là, d'un vert intense.


Les locaux nous disent bonjour de près et de loin, encore une fois on reçoit et on donne des sourires à tout bout de champs. On est dimanche soir et on croise ces jeunes enfants, qui travaillent avec leurs parents ou qui portent des branches jusqu'à chez eux. Et on s'imagine le futur de ces bouts de choux. Touchant.


Objectif atteint, nous voilà au fameux Homestay à Du Gia qu'on avait repéré depuis quelques semaines. L'accueil est superbe, et le cadre est exceptionnel : en plein milieu des rizières. On est comment dire, contents d'arriver! Il faut dire que conduire un scooter pendant 8h00 avec des routes défoncées en plein cagniar quand on est pas motard, c'est plutôt fatiguant. Encore bravo a Ben pour sa patience et sa persévérance.

On rencontre un couple de motards allemand, qu'on avait vu le matin même à Dong van au marché. Ils sont supers, baroudeurs dans l'âme, et ils ont déjà fait de beaux voyages en moto. On dîne avec eux, deux Singapouriens et les hôtes, par terre dans le grand salon. Encore une fois on est reçus comme des rois, on se régale à base de nems, de poisson, poêlée de légumes, tofu à la tomate, riz et poulet. Et... du chien! Notre hôte a prévenu avant, dieu merci. Ben goûte, le bilan est plutôt moyen : un genre de bœuf (c'est une viande rouge) caoutchouteux, avec un goût assez fort. Comme toujours tout dépend de la manière dont c'est cuisiné, mais globalement c'est pas terrible.

On est rincés, la douche est bonne et on trouve même le matelas confortable (non non en réalité c'est bel et bien toujours cette planche de bois de 15cm d'épaisseur, posée à même le sol!).


Jour 4 :

Le réveil est magique, les coqs se font plaiz! Ce matin c'est pancakes et fruits frais face aux rizières, miam! Et c'est aussi les 60 ans de notre allemand, sa femme lui plante sa bougie sur une boîte d'allumettes. On est épatés, même touchés car on trouve ça chouette de souffler sa bougie des 60ans dans un endroit aussi authentique et simple.


On assiste à une chasse maladroite aux porcinets par un toutou à croquer, puis on reprend la route pour 60km jusqu'à notre point de départ à Ha giang. Encore une très belle route, malgré qu'une portion d'une vingtaine de kilomètre est très très pénible avec une route, une nouvelle fois en mauvais état. On fait la course avec un conducteur de mobylette avec une cargaison un peu spéciale... des poules et des chiens qu'il a prit soin de mettre à l'ombre avec des feuilles. Ça y va fort le Klaxon, on rigole bien. Autre curiosité sur la route, il y a une odeur de plante forte au nez... On s'arrête, tiens tiens qui voilà, un champs de Marijuana!


On rend notre scooter, qu'on pourra bel et bien baptisé scooter de l'extrême, il aura été vaillant. A 13h00, nous voilà dans le bus qui nous emmène à Hanoi en 7h00 de route. Les bus ici ont du wifi, et ça c'est vraiment chouette quand on bouge beaucoup.


On a absolument tout aimé de cette étape. 4 jours loin des sentiers touristiques classiques, avec des paysages à couper le souffle et des locaux spontanés. Un dépaysement total, et des scènes de vies simples qu'on conserve bien au chaud dans un coin de nos têtes quand le tourbillon de la vie occidentale nous emportera. A très vite pour la suite!


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