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Notre expérience avec les éléphants en Thaïlande

Attention, article pas drôle et pas très fun!

On se sert de l'exemple de la rencontre avec les éléphants pour vous parler de notre vision du voyage après quelques mois à l'étranger. Rencontrer un animal peu commun est toujours une expérience excitante que l'on a envie de vivre dès que l'occasion se présente.

Alors nous aussi, on a eu envie de la vivre.

 

Nous sommes donc partis de Chiang Mai, 45min de bus pour rejoindre le site de "Woody's Eléphants". Le cadre est magnifique, en pleine nature. Nous rencontrons de suite les 6 éléphants du centre, ainsi que leurs mahouts, leurs maîtres. Les éléphants ont l'air en pleine forme, pas de marque sur leur peau et l'oeil malicieux. On nous explique quels mots utiliser en Thaï pour les guider et comment monter dessus. On nous donne leurs noms, puis on les nourrit : de la canne à sucre et de la citrouille. On monte sur notre éléphant Liam, à cru donc sans fauteuil, la hauteur est impressionnante! On part à la rivière, 20 min de ballade, pour les baigner pendant 30 min. Pauses photos, bain d'eau et rigolade, nous repartons pour rentrer au camps sur leur dos.

Alors si on ne réfléchit pas, bien sûr que pour n'importe quel être humain, l'expérience est amusante, le contact qu'on a avec la bête est privilégié et on en garde un excellent souvenir. Les photos que nous avons eu sont très belles et resteront un souvenir dans notre album de voyage.


Avant de choisir ce camp, on a gratté des heures sur le net pour savoir dans quelles conditions les animaux sont traités, et il a été vraiment très difficile d'y voir clair. On a choisi ce camp qui nous paraissait "le meilleur" de tous.


Mais voilà, en cachette, notre Mahout avait bel et bien un pic dans sa main pour faire bouger Liam quand il fallait pour la photo. Puisque comme tout animal sauvage, il n'est pas fait pour faire le cirque quand la photo l'exige, et ce 3 fois par jour.

 

Au grès de nos rencontres et de nos petites expériences par ci par là, on accorde aujourd'hui bien plus d'importance aux conséquences de nos choix de visite. Pourquoi? Parce qu'on s'est rendu compte qu'à chaque fois que l'on a été déçus, c'est que l'humain est passé par là et a modifié ce qui était là à l'origine. Et à chaque fois que l'on a été époustouflé, c'est que l'humain a, pour l'instant, préservé ces lieux.


On a été déçus par la grande barrière de corail en Australie, parce que l'activité humaine a en partie détruit les coraux et fait fuir les espèces animales.

On a été déçus par Railay au large de Krabi en Thaïlande, parce que l'on a construit des dizaines d'hôtels sans aucune cohérence, dans une nature absolument sublime.

On a été déçus par les îles flottante d'Uros sur le lac Titicaca, parce que l'explosion du tourisme a enlevé la spontanéité de ses habitants pourtant si chaleureux.

On a souvent été déçus le long d'une rando, parce qu'on a vu des déchets partout.

Et les exemples sont nombreux : le traitement des déchets aux Maldives, les barres d'immeuble à Benidorm...

Mais...

On a été époustouflés par le désert d'Uyuni et le Sud Lipez en Bolivie, par les parcs nationaux Australiens, par la forêt Amazonienne, par Ilha Grande au Brésil ou le lagon de Poé en Nouvelle Calédonie, parce que tout semble encore intact. Semble bien sûr, puisque certains écosystèmes ont pour sûr déjà été modifiés.

 

Alors on fait le bilan de ces "déceptions", et on se rend compte qu'en tant que touriste, on a aussi un rôle à jouer dans tout ça. On se dit tous que "c'est pas mes vacances de 3 semaines par an qui vont avoir un impact là dessus" mais quand on y réfléchit bien, nous sommes des millions à se dire ça dans un coin de notre tête.


Notre expérience avec les éléphants a été un petit déclic, puisqu'on s'est rendu compte que c'est NOTRE envie qui nous a poussé à aller les voir, mais on ne s'est au fond pas vraiment demandé si c'était la leur. On on ne parle pas de l'utilisation des éléphants pour l'exploitation forestière ou le traffic d'ivoire, qui sont d'autres questions, mais bien du fait que le tourisme à fait exploser le nombre d'animaux dédiés à satisfaire nos envies.


Alors pourquoi ces animaux sauvages acceptent qu'on leur grimpe sur le dos sans broncher? Pourquoi les tigres du temple du Lion en Thaïlande acceptent de se faire caresser et prendre en photo avec des dizaines d'inconnus chaque jour? Pourquoi les requins baleines d'Osbol aux Philippines sont là tous les jours à toute heure de l'année? Si vous êtes curieux, quelques recherches sur le net suffiront à répondre à la question, et c'est pas beau à voir.

 

C'est pas nous qui allons dire qu'il ne faut plus voyager, maintenant que nous sommes piqués et qu'on a envie de découvrir le monde entier...

Mais voyager en réfléchissant aux conséquences de certaines activités semble être déjà une bonne façon de préserver nos plus belles merveilles du monde.


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