Une escale au Cambodge
- worldkitchentour
- 30 mars 2017
- 6 min de lecture
Angkor
On est bien installés dans ce bus qui nous emmène au Cambodge. À notre gauche, un couple de Canadiens d'une cinquantaine d'année en voyage pour 4mois, on papote un peu histoire de faire passer le temps.
Le passage de la frontière est assez pénible, il fait vraiment chaud et la queue est longue du côté Thaïlandais. Pour la première fois, nous payons un visa à l'arrivée (excepté l'Australie). 35$ américains pour le droit à 30 jours sur le territoire Cambodgien.
Notre arrivée à Siem Reap se fait plutôt calmement, un tuktuk nous emmène "gratuitement" faire le tour de quelques auberges pour trouver un endroit où dormir durant ces 3 jours.
Revers de la médaille, il nous propose d'être notre tuktuk driver pour la visite des temples, mais il est sympa et honnête, on l'aime bien, donc on accepte!
Dans ces situations là, le moment de se sentir obligé et de ne plus pouvoir faire machine arrière arrive vite... et c'est souvent difficile de couper court mais on a appris à le faire quand c'est possible, pour éviter de se sentir frustré et de passer à côté d'un endroit où d'un moment simplement par "peur" de dire non.
Bref cette fois-ci tout se passe bien, Ben négocie dur, on passe de 65€ à 40€ pour 2 jours de visite sur le site d'Angkor. Ce prix inclue les deux circuits du site, un lever de soleil, une ballade dans la campagne et des temples éloignés à 30km.
Une bonne sieste nous requinque après ces 20h de trajet, et on passe la soirée à vadrouiller dans Siem Reap. Siem Reap sert de porte d'accès et de lieu de séjour aux visiteurs d'Angkor. La ville qui n'était qu'une bourgade jusque dans les années 2000 connaît aujourd'hui un boom touristique incroyable avec plus de 4,5 millions de visiteurs attendus en 2016. Ce phénomène s'est encore accéléré avec le débarquement en masse de groupes de touristes asiatiques.
On comprend ce que le Routard veut dire quand il parle de "boom touristique"... Marchés de nuit type caserne d'Alibaba, rue de la soif, restaurants, casino, boite... tout est là pour satisfaire les backpackers avides de fiesta. En fait, on ne comprend pas trop le rapport avec le lieu qui est mondialement connu pour son histoire. On aurait préféré c'est vrai une ville pleine de charme qui nous plonge de suite dans l'atmosphère d'Angkor.
Malgré le monde, depuis notre arrivée il y a quelques heures, nous avons été en contact qu'avec des gens très souriants, accueillants, agréables, qui tentent même de parler Français dès qu'il comprennent d'où nous sommes. Alors malgré tout, on se sent plutôt bien ici.
Mister Tuktuk vient nous chercher à notre auberge à 4h45, ouille ça pique!
Il fait nuit, on s'arrête pour acheter nos tickets et tout à coup nous sommes réveillés et bien réveillés! 67$ chacun pour l'entrée 3 jours aux temples, allé, on le savait!
Il était sûrement beaucoup trop tôt pour qu'on pense à ce "détail" : Ben est en short et en marcel... On a pas encore le réflexe de pense à s'habiller en conséquence pour visiter les temples, nous voilà donc à acheter pour quelques dollars de plus un tee-shirt et un pantalon à l'aveugle, Ben est rhabillé pour l'hiver!
Mister tuktuk nous dépose a l'entrée d'Angkor Wat, le plus grand et le plus majestueux des temples d'Angkor. Il est 5h30, et il y a foule! Aie aie aie, on aime pas trop ces moments là, mais on savait qu'on ne serait pas seuls! Les nuages ont décidé de cacher le levé du soleil ce matin la, l'effet escompté n'est pas tout à fait là. Cela dit, le site étant bondé de touristes en journée, c'est l'heure parfaite pour le visiter et se perdre presque seul vu l'immensité du lieu. Effectivement, il se dégage une atmosphère particulière qu'on adore. Il fait frais, la lumière pénètre tout doucement l'espace, c'est calme. Le site est immense : les murs d'enceinte mesurent 1025m sur 800m. On se promène tranquillement en se demandant comment l'homme a pu construire une merveille pareille au XIIème siècle, 37ans durant.
Mister Tuktuk s'est octroyé une sieste, hop une photo discretos et il se réveille, le sourire jusqu'aux oreilles comme d'habitude.
On va vous épargner le détail de chaque temple visité, et il est vrai que même s'ils sont d'époques différentes, ont des styles, architectures et sculptures différentes, ils se ressemblent un peu tous dans nos yeux à nous. En plus d'Angkor Wat ci-dessus, on a visité :
La ville fortifiée d'Angkor Thom qui comprend le Bayon et le Baphuon pour les plus connus. Un ensemble qui s'étend sur 12km, gigantesque!
Le Ta Phrom, qu'on a adoré pour son côté "livre de la jungle". La nature s'est installé ici sans laisser le choix.
Le Preha Khan, une ville antique de 50ha entouré de douves.
Le Banteay Srei qui nous a fait pensé au temple Maya de Chichen Itza au Mexique
Et aussi le Banteay Samrè, Ta Som, le Mébon Oriental
Chaque année, l'ONU, l'Unesco, des experts de l'autorité cambodgienne en charge du site se penchent sur la façon de gérer au mieux l'augmentation des flux touristiques. Aménagement des sites, réflection des routes, restauration, préservation, consolidation, équipement annexes, organisation plus stricte. A l'étude : la réservation en ligne avec des créneaux horaires pour les groupes, un sens de visite pour les monuments les plus visités... Ça nous fait penser au Machu Picchu au Pérou tiens, qui a adopté une politique assez stricte de nombre de visiteurs journalier. Indispensable pour préserver ce lieu historique pour notre humanité.
On a aimé traverser des villages traditionnels et authentiques dans les alentours. Tout le monde ici est dépendant du tourisme et c'est parfois oppressant de sentir être une proie. Mais c'est un lieu unique, féerique et enchanteur dès qu'on arrive à échapper aux touristes asiatiques souvent (très très) bruyants et sans gêne... on ne compte plus le nombre de photos transformées en "où est Charlie" ou plutôt "où est Pong", comme Ben les appelle.
Battambang
Nous nous sommes tournés sur la ville de Battambang pour faire une étape sur la route nous ramenant en Thaïlande.
On avait vraiment envie de découvrir la campagne Cambodgienne, et les alentours de cette ville semblaient vraiment être un bon compromis.
Quelques heures de bus avec un télé-show mémorable : un mélange des feux de l'amour, de secret story et du Bigdil. On comprend rien mais toute le monde rigole, alors nous aussi on se marre!
Notre arrivée à la gare de bus à l'extérieur de la ville restera une des plus épiques : les Mister tuktuk suivent notre bus en courant depuis l'entrée du parking avec un tas d'infos touristiques dans les mains.
On regarde autour de nous, on est les seuls touristes restants dans le bus... on sait à ce moment là qu'il va falloir faire preuve de patience et finesse! On sort du bus et on se fait, comme prévu, sauté dessus. On finit par la jouer à la pique nique douille entre les trois derniers résistants de cette armée de Tuktuk. Une situation pas très confortable, on comprend que c'est la saison basse pour eux et que chaque touriste compte.
On se met d'accord, le tuktuk passera 1h plus tard nous chercher pour aller faire une bonne ballade dans la campagne environnante. On ne rencontre que quelques touristes, finit les bus de pong aux appareils photos en surchauffe!
On fait des spots fort intéressants pour voir la production locale :
Bananes séchées, un bon coup de main à prendre!
Poissons de rivières qu'ils déshydratent, fument, sèchent... Un moyen de prolonger la conservation et les utiliser ensuite sous toutes les formes dans la cuisine : en poudre, en fond, en morceaux, entiers... Sans oublier les déchets qui servent à nourrir les crocodiles du coin, pas de gaspillage. On vous épargne les détails sur les odeurs, mais croyez-nous on se voit pas bosser ici même une après-midi!
Feuilles de riz, on a goûté les spring rolls frais de la maison, un régal.
Alcool de riz qui décape la bouche, le nez et les oreilles!
Riz à la noix de coco cuit dans du bambou à la braise
Champs de cacahuètes, cacahuètes séchée et ... rat au barbecue!
On adore ce moment en fin d'après-midi, quand les enfants sortent de l'école en vélo, les vaches, chiens, chats se rencontrent sur la route, on passe devant un mariage en pleine rue la musique à fond les watt, on aperçoit les maisons typiques sur pilotis pour prévenir des crues en saison de pluies... Une atmosphère bucolique qui reflète des scènes de vies quotidienne, en toute simplicité.
On termine cette rapide parenthèse Cambodgienne charmés par ses habitants et touchés par leur joie de vivre. Cette impression n'est que plus forte lorsqu'on met en parallèle les horreurs qu'ils ont pu vivre jusqu'à il y a une trentaine d'années auparavant avec notamment, le régime des Khmers rouges de Pol Pot.
LE OFF :
L'envers du décor : du monde, du monde!
Le pantalon à 3$ n'a pas tenu longtemps!
Quand le Tuktuk déboîte complet... Lendemain de cuite difficile pour Mister tuktuk, on crève de bon matin!
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